Si la période de confinement vécue en mars, avril et mai 2020 a bousculé la vie de tous, pour les personnes en situation de handicap, les mesures de privation de liberté de déplacement n’avaient rien d’exceptionnel ! Se retrouver dans un logiciel mal adapté. Ne pas pouvoir sortir comme on le souhaite. Limiter, voire faire disparaître les relations sociales. Ne pas pouvoir faire les loisirs ou le sport qu’on aime. C’est une situation que vivent de nombreuses personnes handicapées. Heureusement, toutes les personnes en situation de handicap ne sont pas isolées au quotidien et témoignent leur vécu lors de cette période.
APF France Handicap sensibilise le monde sur les conditions de confinement
Pour de nombreuses personnes handicapées, la situation des derniers mois est le quotidien. Devant ce constat, APF France Handicap a donc choisi de diffuser une nouvelle campagne publicitaire où l’on entendu une voix off qui dit : « Maintenant vous savez. »
Cette campagne n’est pas du tout culpabilisante. Elle expose les faits et les situations que vivent les personnes handicapées toute l’année. Elle met en rapport ces situations avec ce que nous avons tous vécu. Le manque d’inaccessibilité aux transports, aux institutions, aux magasins, aux immeubles, aux lieux publics est une constante connue qui est devenue maintenant, reconnue et vécue.
Les gestes barrières, l’école et l’organisation du quotidien
Si la plupart des Français n’ont aucun problème à respecter les gestes protecteurs (distance sociale, port du masque, lavage des mains, isolement potentiels porteurs ou malades, etc.), pour les personnes handicapées, c’est plus compliqué.
Pour une personne sourde, ne pas pouvoir voir les lèvres d’un interlocuteur à cause d’un masque chirurgical, c’est une condamnation supplémentaire au silence. Pour une personne malvoyante ou aveugle, ne pas pouvoir s’approcher à moins d’un mètre de son guide, c’est rester encore un peu plus dans le noir.
Vous souvenez-vous de la campagne du gouvernement. Celle incitant les personnes à tousser dans leur coude pour protéger les autres des postillons ? Sauf que, pour les personnes malvoyantes, le coude est le point de contact pour le guidage ! Il est impossible de respecter les gestes protecteurs pour les personnes handicapées visuelles tels qu’ils sont énoncés par le gouvernement…
Et les enfants ?
Alors que les petits sont privés d’école, de liens sociaux, de sports, de contacts de leurs instituteurs et institutrices, du jour au lendemain, les enfants handicapés sont carrément oubliés ! Les places dans le cursus scolaire classique étaient déjà limitées, mais là, elles sont carrément suspendues. Toutefois, lors de son discours devant les députés en juillet dernier, le Premier ministre a annoncé que les enfants handicapés seraient à nouveau intégrés dans les classes. Dès que les conditions sanitaires le permettraient. Au même titre que tous les enfants d’ailleurs. L’enseignement à distance semble s’être démocratisé et pourrait devenir un début de solution pour les personnes handicapées (reste à régler le problème des liens sociaux, bien entendu, car l’école ce n’est pas que l’éducation, c’est aussi la socialisation).
L’organisation de tous a été bousculée, au même titre que les habitudes. Entre les visites des professionnels de santé, les courses, les rencontres familiales, tout a changé. Toutefois, de nombreuses personnes ne sont pas restées seules pendant le confinement. Et ça, c’est aussi une excellente chose, car cette période a permis de rompre l’isolement et a consolidé les liens familiaux.
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Des changements positifs pour les personnes handicapées
La diffusion du spot publicitaire ainsi que toutes les communications des associations mettent en lumière la sensibilité de tous sur le handicap. Les nombreux commentaires vus sur les réseaux sociaux témoignent de ce fait. L’engagement et l’altruisme sont plus forts depuis le déconfinement, et c’est une excellente chose.
Les témoignages de vie des personnes handicapées se multiplient sur internet. Pour partager leur ressenti durant la période de confinement puis de déconfinement. Garder le moral est important et passe aussi par les relations sociales enrichissantes. Ce partage est indispensable pour tous, pour s’ouvrir aux autres, s’enrichir mutuellement et surtout rester en bonne santé.
Il reste encore plusieurs chapitres à écrire. Sur l’égalité entre tous notamment, mais cette situation exceptionnelle est le déclencheur d’une grande prise de conscience. Elle est peut-être le point d’un nouveau départ plus humain… l’avenir nous le dira.
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